Si le Conseil Fédéral devait introduire des prix de référence pour les médicaments génériques cette mesure irait à l’encontre des voix critiques qui se sont prononcées contre, lors de la consultation qui a eu lieu récemment. Il faudrait compter avec la résistance des pharmaciens. «Nous soutiendrons activement la récolte de signatures, si le référendum est lancé par une organisation», c’est en ces termes que s’est proncé le Dr. Claus Hysek, Président de l’association d’intérêts des pharmaciens indépendants Association IFAK . C’est un signal clair à l’encontre de la politique. Avec environ 300‘000 contacts client journaliers dans les officines Suisses, il ne semble en effet pas trop difficile de récolter les 100’000 signatures nécessaires. Pour Claus Hysek, «si chaque pharmacie récolte 60 signatures, le référendum aboutira en un temps record!», et d’ajouter: «Nous sommes dans les starting blocs.»
Les raisons pour le rejet du système des prix de référence ont été développées à plusieurs reprises dans 3-min.info:
Le prix de référence évince des produits du marché et met la sécurité d’approvisionnement en danger. 50% des génériques coûtent aujourd’hui moins de 20 francs au prix ex-usine, 76% moins de 50 francs. La limite de rentabilité est déjà atteinte à ce jour pour beaucoup de produits. Le système des prix fixes, avec un monopole de facto pour le produit le meilleur marché, accélère ce processus d’une façon dramatique. Le résultat: Ce sont justement les produits les plus avantageux qui vont disparaître du marché.
La part des génériques dans les dépenses totales des médicaments se monte à 11% et ne représentent que 1% des dépenses totales de la santé. Par contre les médicaments très chers (plus de Fr. 800 prix ex-usine) qui ne représentent que 0.7% des emballages, engloutissent 25% des coûts totaux des médicaments au prix public. Cette tendance est en constante augmentation avec l’introduction de médicaments pour des maladies rares. En ce qui les concerne, aucun mot n’a été entendu de la part de Monsieur Berset. De là à la conclusion suivante il n’y a qu’un pas: le prix de référence est une manœuvre de diversion qui est reprise tel quel par les medias. Les vrais problèmes ne sont de ce fait toujours pas abordés.
Il est encore temps de se pencher sur les vrais problèmes. Il est cependant clair que si le ministre de la santé, qui résiste aux conseillers et qui ne tient pas compte des résultats de la mise en consultation, persiste dans sa stratégie des prix de référence, il va rencontrer une avalanche de signatures pour le référendum. Association IFAK est bien armée pour une récolte de signature et se tient prête pour une campagne d’information à large public, auquel nous allons démontrer les méfaits d’un tel système de référence.
1er juin 2018
