Une fois de plus, la Fondation pour la protection des consommateurs s’insurge contre les frais forfaitaires facturées par les pharmacies et veut les abolir. Dans une interview à Radio SRF News, elle critique notamment le forfait pour les patients souffrant de maladies chroniques, car ils n’auraient pas besoin à chaque fois d’explications sur les médicaments qu’ils prennent à long terme.
Les taxes correspondant au conseil n’ont pas été instaurées en plus, mais bien à la place de la marge, et visent à garantir que le pharmacien, lorsqu’il délivre des médicaments sur ordonnance et remboursés par les caisses maladie, puisse facturer ses prestations de manière aussi indépendante du prix que possible. Le prix public des médicaments figurant sur la liste des spécialités (LS) est fixé par l’État. A cela s’ajoutent les forfaits qui sont également approuvés par l’Etat. Contrairement à Migros, par exemple, les pharmaciens ne peuvent pas fixer leurs propres prix et marges. Ce sont les associations d’assurance maladie et l’État qui approuvent les prix et les tarifs.
Néanmoins, les forfaits RBP restent la cible des protecteurs des consommateurs. La marge globale, y compris les « taxes de conseil », est aujourd’hui inférieure à ce qu’elle était à l’époque où il n’y avait qu’une marge appropriée, également alors fixée par l’Etat. Les compagnies d’assurance et l’Etat, qui fixe les prix, ont simplement divisé la marge totale en marge et « taxe de conseil », qui doit couvrir le travail du pharmacien sous forme d’un montant forfaitaire.
Peu importe que le prix du médicament soit de cinq ou de 500 francs, le travail du pharmacien est toujours le même. Et comme le mot de « forfait » l’indique, il n’y a pas de facturation spécifique du service effectif. C’est plutôt la pensée sociale qui compte dans ce modèle. Il en va de même pour les primes d’assurance. Nous payons nos primes quel que soit le montant des prestations que nous recevons. Nous achetons également une carte journalière à prix forfaitaire quand nous allons skier, quel que soit le nombre de descentes que nous effectuons et notre utilisation des remontées mécaniques.
Depuis l’introduction de la convention tarifaire RBP, les pharmacies ont contribué à économiser plus d’un milliard de francs. Malheureusement, la Fondation pour la protection des consommateurs le cache.
A notre connaissance, la Fondation pour la protection des consommateurs n’a jusqu’ici jamais conseillé aux consommateurs de ne pas payer la totalité de la marge sur le lait acheté à Migros.
La Fondation pour la protection des consommateurs reçoit chaque année environ 300’000 francs de subventions de la Confédération. Celles-ci dépendent de la Loi sur l’information des consommateurs (LIC) et sont affectées à des fins particulières. Cela signifie que ces fonds ne doivent être utilisés qu’à des fins d’information objective des consommateurs. Ou mieux dit : devraient. Car ce que fait l’organisation de consommateurs dans notre exemple n’a pas grand-chose à voir avec l’objectivité. Plutôt avec de l’information unilatérale, que l’on pourrait aussi qualifier de lobbying politique cofinancé par des fonds fédéraux.
Les organisations de consommateurs suisses ne s’accordent d’ailleurs pas toutes au sujet des forfaits. En Suisse romande, la FRC (Fédération romande des consommateurs) donne l’exemple en recherchant la qualité la meilleure et la plus durable, à un prix juste. Ce qui va effectivement dans le sens de l’intérêt bien compris des consommateurs.
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