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Un Coca, des chips et des vitamines

Au printemps 2017, la société de vente par correspondance néerlandaise DocMorris a installé un distributeur automatique de médicaments qui permettait aux clients d’obtenir des médicaments Rx et OTC. Les juges du tribunal administratif de Karlsruhe viennent de confirmer l’interdiction de ce distributeur automatique antérieurement prononcée par les autorités, au motif que la prise en charge médicale via un tel automate ne peut pas correspondre à la qualité fournie par une vraie pharmacie. Les juges ont notamment souligné que les distributeurs automatiques ne peuvent offrir la même sécurité que les pharmacies. Il n’est notamment pas possible de vérifier suffisamment attentivement les emballages, en particulier les dates de péremption, avant leur remise.

 

En plus de la sécurité, ni les distributeurs automatiques ni les entreprises de vente par correspondance ne peuvent offrir le niveau de service proposé par les pharmacies. Comment imaginer un distributeur automatique prenant des mesures pour des bas de compression, effectuant des vaccinations ou contrôlant des techniques d’inhalation ?
Au cours des derniers jours, un antibiotique en sirop a été rappelé jusqu’au niveau « patient ». D’un point de vue purement technique, les ventes peuvent certainement être attribuées à des clients précis via les distributeurs automatiques et la vente par correspondance. Mais les parents désécurisés trouvent-ils aussi dans ces distributeurs automatiques une oreille attentive face à leurs préoccupations et à leurs demandes de renseignements personnalisés, ainsi qu’une remise simple d’un produit provenant d’un nouveau lot pour assurer le succès du traitement ? Ou serait-ce plutôt dans la pharmacie locale? Les pharmacies sont des lieux de service, présentant des espaces pour de vraies rencontres avec des professionnels, qui savent faire preuve de compréhension et d’empathie.

 

 

L’arrêt Karlsruhe, qui remet explicitement et à juste titre en cause la qualité de la distribution automatique, arrive à un très mauvais moment pour Zur Rose qui vient d’installer sa première Apobox en collaboration avec Selecta, et alors que d’autres distributeurs similaires sont prévus pour le mois de juin. Le principe de fonctionnement des Apobox est similaire à celui des distributeurs automatiques de snacks bien connus. Dorénavant, les clients pourront «tirer» de ces distributeurs des articles de droguerie, tels que des désinfectants pour les mains et des vitamines.

 

Sur sa page d’accueil, Zur Rose indique que son modèle économique contribue à un approvisionnement en médicaments sûr et de qualité. De fait, la récente décision du tribunal réfute évidemment non seulement cette affirmation, mais aussi ce modèle d’affaires.
La réattribution des produits de la liste D vers la liste E ne s’est pas déroulée de la manière souhaitée par les grands distributeurs. Face à des excès tels qu’Apobox, il semble que Swissmedic ait à juste titre fait preuve de prudence dans la réattribution des produits dans les différentes listes. Les snacks des distributeurs automatiques devraient continuer à être à choix « sucrés » ou « salés », mais certainement pas « médicamenteux ».

 

© Image by Adobe Stock

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