Chaque année, durant l’automne, la comparaison des primes et des caisses maladie recommence. Et chaque année, les caisses font la promotion de leurs nouvelles offres et modèles d’assurances, qui promettent des économies aux payeurs de primes.
Actuellement, l’assurance CSS pousse son dernier modèle : Multimed. Celui-ci promet plus de flexibilité à moindre coût. Ses avantages sont décrits et vantés de manière large et fleurie. Mais seuls ceux qui lisent les petits caractères constatent que sa flexibilité atteint rapidement ses limites :
L’assuré est totalement privé de choix lorsqu’il s’agit de se procurer des médicaments prescrits de manière répétée. Car, dans le modèle Multimed, ils doivent être obtenus auprès d’une PHARMACIE PAR CORRESPONDANCE déterminée par la CSS. Le non-respect de cette obligation donne lieu à des sanctions.
Nous trouvons cela fort de café. Concrètement, cela signifie que les premières prescriptions, qui sont en général plus complexes, qui nécessitent plus de conseils et prennent plus de temps, peuvent être retirées auprès d’une officine ayant pignon sur rue. Mais lorsqu’il s’agit de renouvellements, les pharmacies par correspondance encaissent. Dans ces conditions, comment une officine peut-elle encore travailler de manière rentable et survivre ?
Que le rabais accordé par les pharmacies par correspondance soit un sophisme et qu’en fin de compte le client n’économise rien, n’est malheureusement jamais indiqué nulle part. Et l’association IFAK reçoit régulièrement des informations sur des envois contenant des conditionnements beaucoup trop grands. Ceux-ci se retrouvent finalement dans les déchets et sont amenés dans une pharmacie publique pour élimination !
Nous espérons vivement que les payeurs de primes liront également les petits caractères, réfléchiront aux conséquences que cela aura pour eux et en tiendront compte. Avec Multimed, on achète un chat dans un sac.
Le travail personnel, le conseil et le service de la pharmacie publique ont leur prix, mais ils sont accomplis en faveur des payeurs de primes. Car la pharmacie par correspondance ne connaît en fin de compte pas personnellement ses clients, elle ne voit que l’ordonnance.
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